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BINGER Louis Gustave
5 mai 2010

PROMO BINGER

Binger_insigne_promo 

HISTORIQUE_St__Maixent 77_Binger_PROMO_copiepromo_Binger_faire_face

 

Insigne de la Promotion BINGER, 52ème promotion de l'E.M.I.C.C. (1936-1938) ainsi nommée par le directeur et les élèves de l'École Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat de Saint-Maixent, en 1937. Ci-contre deux des numéros de la Revue "Promo Binger". Cette revue devint : Promotion BINGER "FAIRE FACE". Elle cessa de paraître en 1983, vraisemblablement par extinction de ses adhérents.

 

«  NOTES DE VOYAGE » article paru dans le n° 3 du 10 octobre 1937, Revue « Promotion BINGER ».

 

livret promo Binger 1

Ce voyage d’informations et de cohésion a été réalisé en juillet 1937 pour cette promotion BINGER, à la fin du cycle des deux années d’étude.

Les photos nous ont été aimablement envoyées par Monsieur le docteur MOUROT, fils du Lieutenant-colonel MOUROT figurant sur la photo N°8, position 14.

 

Camp de La Courtine (Creuse) fin de stage des Aspirants, quelques jours avant le voyage :

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 Camp de La Courtine. Expérimentation de pots fumigènes par les Aspirants.

 

«  Le voyage d’étude commençait à La Courtine, le dimanche 4 juillet à midi. Nous roulions sans arrêt jusqu’à Mulhouse en train spécial, où nous arrivions à 4 heures du matin. De 6 heures à midi, nous visitons la ville, quelques uns vont en taxi à l’Hartman, d’autres louent un autocar pour aller au Rhin jusqu’à Kems et Saint-Louis. À 9 heures, une délégation d’Officiers et d’élèves dépose une gerbe au Monument aux Morts.

À midi, nous prenons le train pour Nancy et filons entre le Ried et les Vosges. Le temps brumeux ne permet pas d’apercevoir la Forêt Noire. Pas d’arrêt à Strasbourg, l’horaire est sans pitié. Nous montons vers Saverne et descendons le plateau lorrain. Nous sommes à Nancy peu après 16 heures. Le Général TASSEL nous reçoit à la gare, où en avant d’une foule nombreuse, nous attend la musique du 26ème R.I. Précédés par elle, nous traversons la ville, et par la Place Stanislas, débouchons dans l’hémicycle de la carrière devant le Palais du Gouvernement où le Général RÉQUIN, Commandant le XXème Corps, nous passe en revue. Nous sommes logés à la caserne THIRY où un chaleureux accueil nous est réservé.

Mardi matin 6 juillet, à 5heures 30, nous partons pour Saint-Mihiel où nous abandonnons le train jusqu’à vendredi. Six cars rapides vont nous conduire sur les champs de bataille. Nous visitons Saint-Mihiel, admirons à l’église la « Mise au Tombeau », chef d’œuvre si peu connu de Ligier RICHIER. Dès la sortie du bourg, voici les premières traces de la guerre, vastes pans de murs des anciennes casernes bombardées et effondrées dès le début des hostilités. Nous montons au fort du Camp des Romains, où le Commandant SERRES nous fait un magistral exposé de la poussée allemande sur Saint-Mihiel et de la chute du fort. Rendons hommage ici au Colonel BESNIER, au Colonel COMPAGNON, au Commandant SERRES, au Capitaine COMTE qui tout au long du voyage nous firent des exposés remarquables. Nous ne sommes pas restés insensibles à la peine qu’ils se sont donnée.

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démonstraction de l'envol d'un ballon

À onze heures, nous arrivons sur l’éperon du Mont-Sec, et de la haute colonnade du Monument américain, nous découvrons toute la Woëvre.

 

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Mémorial américain du Mont-Sec

À midi, nous dînons au château de Hattonchatel, où l’abbé nous reçoit avec une chaleur et une affabilité touchantes. L’après-midi, c’est la tranchée de Colonne, les Eparges, puis Verdun où nous visitons le 511ème Régiment de Chars et assistons à une démonstration de nouveaux modèles.

 

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L'Aspirant MOUROT devant le château de Hattonchatel

Le 7 juillet, la journée entière est consacrée aux champs de bataille de Verdun. Le matin rive droite, le soir rive gauche. Avocourt, Montfaucon. Nous voyons tout le jour et partout des trous d’obus. La gorge peu à peu se serre, les conversations tombent, chacun marche recueilli dans ses pensées. Le soir, l’École dépose une gerbe au Monument aux Morts ; elle est reçue à l’Hôtel de Ville par le Conseil Municipal.

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Le jeudi 8 juillet, nous montons vers le Nord, traversons la Woëvre jusqu’à Longuyon, visitons longuement l’ouvrage fortifié de Fermont, dont nous sortons stupéfiés, et longeons la frontière ; par Mercy-le-Haut, Hayange, nous rejoignons Metz. Magnifiquement reçus au 146ème de forteresse où nous déjeunons, nous repartons à 14heures, étudions les champs de bataille de 1970, Saint-Privat, Rezonville et revenons à Douaumont par Mars-la-Tour et Vaux. Nous visitons le fort, cependant que se règlent les derniers détails d’une cérémonie intime que nous organisons pour le soir.

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L’Abbé NOËL, chapelain de l’Ossuaire, qui a une sympathie toute particulière pour notre école, nous autorise - ce qui n’a encore jamais été fait par une école – à faire une veillée d’armes devant les tombes ; il illuminera l’Ossuaire à cette occasion.

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Le soir à 9 heures, nuit tombée, nous arrivons à l’Ossuaire qui dresse son ombre tragique vers le ciel. Le phare jette en tournant un étroit faisceau de clarté qui dans sa ronde joint les stations de ce nouveau Golgotha : Vaux, Tavannes, Souville, Fleury, Froide-Terre, Culières, Mort-Homme, Bois d’Haumont, Bois des Caures, Bois des Fosses. Sur cette terre pétrie de sang où 400.000 morts reposent, à chaque nom, à chaque pas, il faudrait remercier et pleurer.

 

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La tranchée des baïonnettes

 

Le bourdon de la Victoire sonne, mais si funèbre, si lugubre, dans l’obscurité, que l’on n’ose plus marcher, et que l’on sent courir du froid dans les moelles. Nous pénétrons dans la chapelle que l’abbé nous a fait la surprise d’illuminer ; nous assistons au Salut, puis nous allons nous recueillir dans les deux ailes du cloître. Cependant que quarante six d’entre nous se placent devant chacune des quarante six alvéoles des tombeaux, nous présentons les armes.

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Puis, en colonne de Compagnie, nous descendons l’allée centrale de l’immense cimetière où les croix blanches battues par le faible reflet du phare, en nappes floues sortent de l’ombre. Nous nous plaçons sur douze rangs au fond de l’allée et présentons le sabre. Le clairon sonne « Aux Morts » ; à peine a-t-il fini qu’un autre lui répond à l’autre bout du cimetière, puis un autre là-haut sur la crête du fort, dont le son lointain va mourant. Alors, l’un de nous adresse une prière aux morts qui est aussi une  invocation, et tous d’une voix, nous faisons le serment de fidélité. Les clairons sonnent à nouveau, se répondent et se perdent dans la nuit. Minutes inoubliables. Ici enfin, la promotion devient phalange fervente dont nous avions rêvé. Elle est là, elle vit.

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Puis la relève s’organise dans la nuit ; de quart-d’heure en quart-d’heure, deux Sections montent pour relever ceux qui se recueillent, chacun devant une croix. Dans ce « haut lieu », devant l’Ossuaire maintenant blanc de lumière qui sort de la terre comme une grande croix, s’achève la plus haute, la plus pure soirée de notre année.

Vendredi 9 juillet, nous quittons Verdun pour la butte de Vauquois, traversons l’Argonne et les champs de bataille de Suippes, Perthes, la Ferme de Navarin. À Somme-Py, le Capitaine L’HUILLIER nous parle de cette bourgade où il est né, où les siens ont subi l’occupation allemande. Nous déjeunons à Reims où nous disposons d’une heure pour visiter la ville. Puis c’est l’étude des combats pour la montagne de Reims, le cimetière de Bligny. Enfin Dormans et le passionnant récit des efforts désespérés du 2ème Bataillon du 32ème R.I. pour se cramponner à la Marne.     

 

 

             - BAPTÊME DE LA PROMO BINGER -

" Le jeudi 22 juillet 1937 eut lieu le Baptême de la promotion "Binger".   

  Dès le matin l'Ecole s'emplit d'invités. Jusqu'à 9 heures on visite les bâtiments, les salles de cours, Canclaux. A dix heures, nous nous rangeons dans le dispositif habituel, face au monument aux mort; le bataillon des E.O.R. nous encadre avec les spahis et la forte nouba du 12ème R.T.S. Les délégations et les officiers sans troupe se rangent face à nous. La délégation de Saint-Cyr dépose une gerbe. Madame BINGER, son fils en uniforme de lieutenant de chasseurs, viennent prendre place sur le terre-plein du monument suivis des généraux, des officiers supérieurs, anciens élèves de l'Ecole, des chefs de délégations.

Le général DUFFIEUX salue Madame BINGER, les délégations, et nous passe en revue. Le colonel HASSLER prononce alors ces paroles qui vont nous sacrer officiers de France, fils spirituels du Grand Binger. -discours du colonel HASSLER-.

Le général GOURAUD, empêché de venir présider cette fête et qui était l'ami intime de notre grand ancien m'écrit: je vous félicite sincèrement de donner à une des promotions le nom du Gouverneur Général Binger. Quand je suis parti jeune lieutenant pour le Soudan en 1894, j'ai emporté les seuls documents qui existassent alors, c'est-à-dire la carte de Binger et les deux volumes "Du Niger au Golfe de Guinée" résultats de ses travaux de deux ans.... C'est donc un magnifique exemple à donner à vos jeunes officiers.

Officiers de la Promotion Binger, en souvenir de ce grand Alsacien, de ce grand Colonial qui a eu, avant de mourir, la consolation de voir le retour de son pays à la France, inspirez-vous de son exemple fait de l'oubli de soi-même, du don total à l'intérêt supérieur de la Nation. Soyez comme lui des chefs, convaincus, ardents, travailleurs, pour qui l'intérêt de la Patrie passe e de loin l'intérêt particulier. Jurez tous d'une seule voix, d'un même coeur, brusquement simplifié, comme les fils tous pareils de la France une et indivisible, d'être prêts à souffrir et à mourir pour ses causes, pour toutes ses causes indistinctement. Jurez-le"

La promotion, en dégainant, a juré. Enfin, c'est le défilé. A midi, un banquet de 700 couverts fut servi. L'après-midi se passa à visiter les différents pavillons de l'Ecole et le soir un bal fut donné dans la salle des fêtes jusqu'à cinq heures du matin.

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Ci-dessus: Madame veuve Binger avec à gauche son fils Jacques.

A noter: La ville de Saint-Maixent-l'Ecole a voulu, elle aussi, honorer BINGER en lui attribuant le nom d'une de ses rues. Par décision du Conseil Municipal en date du 27 juin 1969, le chemin de St-Maixent à Pallu est devenu rue Binger.

PROMOTION BINGER  :

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Tous nos remerciements à Monsieur Jean-Paul MARCHAL pour nous avoir permis de présenter ces photos.

Cher lecteur, si vous reconnaissez un parent, si vous détenez de la documentation sur cette promotion Binger, ou d'autres numéros de cette revue, merci de bien vouloir me contacter.

auboin.claude@wanadoo.fr

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Commentaires
B
Jeune retraité de la Marine nationale après 38 ans et demi de services (dont de 5 ans de réserve active), votre reportage auquel je n'apporte pas d'informations utiles, m'émeut beaucoup; après toute une vie (ma vraie vie) donnée mon Pays, je vais me consacrer à mes "Anciens" ... toutes Armées confondues avec le respect et l'amour de Notre Grand Passé ... des années 40 ... si cruellement méconnues !<br /> <br /> Respectueusement,
D
Je suis à la recherche d'un Gaston Barrière qui aurait fait son service militaire à Saint-Maixent l'école en 1936-37-38 ? Il était ouvrier boulanger à Castelnaudary, dans l'Aude. Avez-vous des renseignements ?
BINGER Louis Gustave
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